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Une plateforme pour diagnostiquer le COVID-19

April 30th 2020

Candice Leblanc

Une plateforme de diagnostic du COVID-19 a été mise en place par le réseau ULB en moins de trois semaines. Active sur le campus Erasme et le BioPark, elle permet de réaliser 500 tests manuels par jour.      

Covid-19 test ULB

Le 17 mars, les autorités sanitaires (1) demandent aux chercheurs en biologie moléculaire de l’ULB de mettre en place une plateforme de diagnostic pour le COVID-19. Dès le 6 avril, les premiers tests sont effectués. « Nous y sommes parvenus grâce à l’incroyable élan de solidarité de notre personnel et au soutien total de tous les acteurs concernés », commente le Pr Stanislas Goriely, l’un des coordinateurs de la plateforme. « En tout, une cinquantaine de chercheurs et logisticiens ont aidé à sa mise en place, et environ 150 personnes se sont portées volontaires pour être soumises aux premiers essais du test. »      

 

Des tests pour qui ?

Afin de tenir dans la longueur sans épuiser les équipes, la plateforme tourne actuellement avec une quinzaine de volontaires par jour, répartis sur les campus d’Erasme et du BioPark. « Chaque “technologue” analyse quotidiennement une quarantaine d’échantillons », poursuit le Pr Goriely. « Le site d’Erasme traite les prélèvements de laboratoires de biologie clinique bruxellois. Au BioPark, les chercheurs analysent les échantillons envoyés par le CHU de Charleroi et ses partenaires (2). Une fois les tests effectués, nous leur envoyons les résultats. Ce sont leurs médecins biologistes qui les interprètent. »

 

Une technique ancienne réactualisée par l’UNamur

Pour augmenter les capacités d’analyses, des volontaires de la plateforme de diagnostic COVID-19 sont aussi allés dans les laboratoires des hôpitaux partenaires pour y diffuser la technique. Une technique ancienne, adaptée au COVID-19 par des virologues de l’UNamur, début mars. « Cette technique compte 3 étapes », explique le Pr Goriely. « Primo, on inactive le virus. Deuxio, on extrait l’ARN de façon manuelle. Tertio, on fait une analyse génétique par PCR pour amplifier l’ARN. Ce qui permet de détecter des présences infimes de virus. »

 

Avantages et limites de la technique

L’extrême sensibilité de ce test est à la fois sa force et sa faiblesse. Le risque de contamination de l’échantillon existe à chaque étape du processus. D’où l’importance d’avoir du personnel qualifié, capable de procéder de façon rigoureuse et standardisée. Son principal avantage : cette technique permet de se passer de certains réactifs (présentant des risques de pénurie) et des automates qui ne sont pas toujours disponibles. Mais la capacité est limitée par le personnel disponible. « Notre plateforme est une solution provisoire, permettant d’accroître la capacité des laboratoires de biologie clinique à répondre aux besoins de dépistage », conclut le Pr Goriely. « De plus, elle crée de facto un réseau multidisciplinaire et multicentrique autour du COVID-19 et nous donne un accès direct aux échantillons. Ce qui va nous permettre de lancer rapidement plusieurs projets de recherche autour de ce nouveau virus. »   

 

Notes :

  1. La demande émanait du Centre national de référence sur le coronavirus et de l’AFMPS.
  2. Des conventions ont été signées avec chaque hôpital partenaire.