November 27th 2019
En juillet dernier, la startup Apaxen a clôturé une levée de fonds de 3,3 millions d’euros. Ces investissements vont lui permettre de finaliser la phase préclinique de sa molécule anti-inflammatoire contre l’hypertension artérielle pulmonaire.
En Europe et aux États-Unis, environ 70 000 personnes sont atteintes d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Le pronostic de cette pathologie rare et incurable est sombre. La survie médiane des patients diagnostiqués est de presque 5 ans. Actuellement, le traitement repose sur les vasodilatateurs. « Ces médicaments relaxent les artères pulmonaires. Mais ils ne bloquent ni n’inversent leur rétrécissement », explique Gaël Jalce, CSO et cofondateur d’Apaxen. « La plupart des patients finissent donc par décéder à cause d’une insuffisance du cœur droit. »
Un inhibiteur du MIF
L’HTAP a une importante composante antiinflammatoire. La protéine MIF (« macrophage migration inhibitory factor ») est ainsi fortement impliquée dans le rétrécissement des petites artères pulmonaires chez les patients atteints d’HTAP. « Cette cytokine pro-inflammatoire, secrétée par des lymphocytes T et des cellules endothéliales pulmonaires notamment, est positionnée amont de la cascade inflammatoire », explique Gaël Jalce. « Actuellement, elle n’est ciblée par aucun médicament. Or, il y a quelques années, nous avons découvert qu’une petite molécule, MFC-1040, inhibe l’activité biologique du MIF. »
L’histoire d’Apaxen
Entre 2013 et 2017, Gaël Jalce, en collaboration avec un laboratoire de l’INSERM (1), démontre l’efficacité in vitro et in vivo du MFC-1040. En août 2018, il cofonde Apaxen avec Enrico Bastianelli (2). L’équipe se renforce ensuite avec l’arrivée d’un CEO, Joël Crouzet.
« À ce jour, nous avons démontré l’action bénéfique du MFC-1040 sur trois modèles animaux de l’HTAP », poursuit Gaël Jalce. « Notre molécule bloque le rétrécissement du calibre des artères pulmonaires conduisant à l’hypertension pulmonaire, et diminue le taux de circulants de marqueurs inflammatoires. Elle s’est aussi avérée plus efficace que le traitement de référence contre l’HTAP. »
D’autres indications ?
Fort de ces résultats, Apaxen a convaincu les investisseurs et levé 3,3 millions d’euros (3).
Ces fonds vont permettre de finaliser la phase préclinique du MFC-040 développé pour l’HTAP. Objectif d’Apaxen : demander une autorisation d’essai clinique d’ici fin 2021 dans cette indication. « Nous étudions aussi l’efficacité du MFC-1040 dans d’autres maladies auto-immunes à composante inflammatoire. Nous avons notamment des résultats encourageants sur un modèle animal dans la fibrose pulmonaire idiopathique. MFC-1040 inhibe le dépôt de collagène dans les poumons des rongeurs. »
Notes :
Auteur : Candice Leblanc