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Probiotiques et immunité du nouveau-né

January 30th 2020

Candice Leblanc

Véronique Flamand (IMI) et ses partenaires ont récemment reçu un Win2Wal. Ce financement va leur permettre d’étudier l’impact d’un probiotique sur le système immunitaire en période néonatale. 

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui, ingérés en quantité suffisante, ont des effets bénéfiques sur la santé. L’exposition de la mère gestante et du nourrisson à certaines souches de probiotiques pourrait diminuer le risque de développement de pathologies impliquant le système immunitaire, notamment les maladies respiratoires infectieuses et allergiques, en recrudescence un peu partout dans le monde. « L’étude ImmuProMat vise à définir l’impact de 4 souches purifiées – dont la souche lactobacillus rhamnosus GG – sur l’immunité en début de vie », explique la Pr Véronique Flamand, chercheuse en immunologie néonatale à l’IMI et promotrice de l’étude. « Nous allons donc étudier les mécanismes à l’œuvre, à l’échelle métabolique et immunitaire. »

 

Les cellules dendritiques du nouveau-né

La période néonatale constitue une opportunité unique d’éduquer un système immunitaire fort sensible aux éléments susceptibles d’influencer sa maturation. « Les cellules dendritiques (1), que l’on trouve notamment dans les poumons, participent à cette modulation », explique la Pr Flamand. « Elles sont une porte d’entrée du système immunitaire. Comparées à celles de l’adulte, les cellules dendritiques du nouveau-né ont des propriétés différentes en réponse à la plupart des stimuli. Cette différence doit être étudiée, car ce sont les cellules dendritiques qui déclenchent l’immunité adaptative et la mémoire immunitaire ».   

 

Microbiote et immunité

Les cellules dendritiques du nouveau-né peuvent ainsi capter les signaux envoyés par les bactéries de la flore commensale (2), via les produits de la digestion (métabolites) qui circulent dans le sang. « Nous allons d’abord identifier certains candidats métabolites dans le tube digestif des animaux traités aux probiotiques », poursuit la Pr Flamand. « Ensuite, nous étudierons les cellules dendritiques et les cellules T gamma delta des poumons. Notre but : analyser l’impact des probiotiques sur leur réaction aux allergènes et aux virus respiratoires. »

 

Une salve d’analyses

Les chercheurs (3) effectueront 3 types d’analyses :

  • Les analyses métabolomiques par spectrométrie se pencheront sur les métabolites.   
  • Les analyses par cytométrie des cellules dendritiques néonatales et également des lymphocytes T exprimant un récepteur particulier (TCRgd) devraient permettre d’isoler et d’identifier les biomarqueurs que ces cellules expriment grâce aux probiotiques.
  • Les analyses métagénomiques par séquençage à haut débit de la flore commensale des nouveau-nés visera à évaluer l’impact sur le microbiote de l’administration des probiotiques pendant la grossesse.

Objectif final d’ImmuProMat : déterminer l’identité et le mode d’action du probiotique et la dose exacte à laquelle il doit être administré à la mère pour renforcer les défenses antiinfectieuses et antiallergiques de l’enfant.

 

Notes :

  1. Les cellules dendritiques déclenchent les réponses immunitaires adaptatives.
  2. La flore commensale regroupe les microbiotes intestinal, buccal, vaginal, cutané, etc.  
  3. ImmuProMat rassemble 2 partenaires académiques (ULB, Dr David Vermijlen et UCLouvain, Pr Amandine Everard) et un partenaire industriel (Vésale Pharma) qui fournit les probiotiques étudiés.