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Les jonquilles, future arme contre le cancer ?
Les jonquilles aideront-elles bientôt à guérir le cancer ? Une nouvelle étude des chercheurs du Biopark explore cette piste.
La jonquille est utilisée depuis des siècles en médecine populaire. Le Laboratoire de Biologie Moléculaire de l'ARN (1) a examiné de plus près un composé de cette fleur et son action sur les cellules cancéreuses.
Cible ? Les ribosomes
Emmenés par Denis Lafontaine, les chercheurs ont extrait un composé anti-cancer naturel de la jonquille (Amarylidaceae Narcissus) : une molécule de la famille des alcaloïdes dénommée haemanthamine. Ils ont ensuite établi que ce composé se lie sur le ribosome, cette nanomachine responsable de la fabrication des protéines dans nos cellules. Le couplage de l’haemanthamine et du ribosome empêche la production de protéines par ce dernier, ce qui ralentit ainsi la croissance des cellules cancéreuses.
Un stress qui élimine les cellules cancéreuses
Mais ce n’est pas tout ! Les chercheurs ont aussi découvert que l'haemanthamine inhibe également la fabrication des ribosomes eux-mêmes. Ce défaut de fabrication entraîne un stress dans le nucléole, la « fabrique » à ribosomes de nos cellules. Comme un jeu de dominos, ce stress nucléolaire entraîne une cascade de réactions conduisant à l’élimination des cellules cancéreuses.
Vers un nouveau traitement ?
Publiée dans la revue scientifique
Structure (Cell Press), cette étude fournit, pour la première fois, une explication moléculaire à l'activité anti-tumorale de la jonquille, utilisée depuis des siècles en médecine populaire. Dans un avenir proche, l'équipe de Denis Lafontaine va tester l'effet de 4 alcaloïdes de cette fleur sur la biogenèse et la fonction du ribosome. Le but sera d'identifier rapidement le squelette chimique le plus prometteur pour être développé, par la suite, en thérapie anti-cancer.
Notes :
(1) Ce Laboratoire fait partie de l’Institut de biologie et médecine moléculaires (IBMM) du Biopark.