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Les investisseurs parient sur Bone Therapeutics

April 12th 2018

Après plusieurs mois d’incertitude, Bone Therapeutics est parvenue à lever 19,45 millions d’euros d’investissement. Thomas Liénard, son CEO, nous explique comment cet argent a été récolté. Et, surtout, ce qu’il compte en faire !

Comment avez-vous récolté ces fonds ?

Thomas Liénard : « Nous avons proposé des obligations convertibles. Ce mécanisme permet aux investisseurs de prêter de l’argent à une entreprise. Au lieu de le leur rembourser à échéance, cette dernière la convertit en parts du capital (actions). Dans l’immédiat, nos investisseurs ont injecté 6 millions d’euros dans Bone Therapeutics. Les 13,45 millions restants arriveront au fur et à mesure dans les 18 mois à venir. »

Qu’allez-vous faire de cet argent ?

« Ces fonds vont nous permettre de voir venir jusqu’à la fin du 3e trimestre de 2019. Concrètement, nous allons les utiliser pour continuer à travailler sur l’optimisation des processus de fabrication de nos médicaments. Nous allons aussi poursuivre les 3 études cliniques concernant ALLOB® et PREOB®. Ces thérapies cellulaires osseuses sont élaborées à partir de cellules souches traitées in vitro pour en faire des cellules osseuses (ostéoblastes). »

Commençons par ALLOB®. Où en êtes-vous dans l’évaluation de ce traitement ?

« Deux essais cliniques en phase 2 sont en cours (1). Le premier évalue les bénéfices de l’injection d’ALLOB® en cas de retard de consolidation après une fracture d’un os long (bras ou jambe). Le second essai clinique concerne la fusion vertébrale lombaire. Cette chirurgie est indiquée en cas de pathologie des disques intervertébraux. Environ un tiers des patients continue à avoir mal au dos après l’opération. En injectant ALLOB® entre les 2 vertèbres, nous cherchons à consolider leur fusion. Et, donc, à soulager ces patients. »

Quant à PREOB®, vous êtes déjà en phase 3…

« En effet ! PREOB® obéit aux mêmes principes qu’ALLOB®, à une différence près : les cellules souches viennent du patient lui-même (2). L’essai clinique en cours concerne l’ostéonécrose de la hanche. Cette maladie orpheline se manifeste par l’usure précoce et la mort de la tête du fémur. Ce qui provoque une fracture de la hanche et nécessite son remplacement par une prothèse. Or, l’ostéonécrose touche des patients jeunes (entre 30 et 50 ans). Et une prothèse de la hanche a une durée de vie limitée ; tôt ou tard, il faut la remplacer, ce qui reste très compliqué. En injectant PREOB® directement dans la tête du fémur, nous cherchons à retarder le plus possible la fracture… et donc la pose de la première prothèse. »

Notes:
(1) Avant d’être autorisé sur le marché, tout nouveau médicament doit avoir fait l’objet d’au moins 3 phases d’essais cliniques.
(2) ALLOB® est un médicament dit allogénique, car les cellules souches proviennent d’un donneur sain.