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Le plus gros centre de diagnostic humain en Wallonie

October 23rd 2019

Créé en 1958, l’Institut de Pathologie et de Génétique (IPG) est composé d’un Centre de génétique humaine et de deux laboratoires d’analyses. Rencontre avec Jean-François Ghidetti, le directeur général de l’IPG.

 

Qui sont les clients de l’IPG ?

Jean-François Ghidetti : « Nous travaillons avec presque tous les hôpitaux de Wallonie, quelques-uns dans le sud de Bruxelles et de nombreux médecins privés. Une quinzaine d’établissements français, hollandais ou allemands nous envoient régulièrement des prélèvements. Et via notre filiale BIO.be, nous proposons aussi nos services aux secteurs qui ne relèvent pas de l’INAMI. C’est-à-dire ce qui concerne, entre autres, les entreprises et biotechs actives dans la R&D, les études pharma et les études cliniques.»

 

Quels types d’analyses proposez-vous ?

« Nous effectuons en moyenne 6 500 consultations de génétique et 350 000 analyses sur des prélèvements humains par an. Quand un prélèvement arrive chez nous, il est pris en charge par l’un de nos trois départements : l’anatomie pathologique, la génétique (1) et la biologie moléculaire et cellulaire. Cela dit, nous travaillons de manière intégrée, dans une logique matricielle, car les frontières entre ces disciplines tendent à devenir poreuses. » 

 

Votre modèle économique est peu particulier…

« En effet ! L’IPG est une ASBL non subsidiée, et donc en total autofinancement. Nos tarifs sont déterminés par la nomenclature INAMI. Ce qui ne nous empêche pas d’être raisonnablement bénéficiaires. Nous réinvestissons tous nos bénéfices dans de nouveaux équipements, le recrutement de talents et les projets de recherche (2). Cela nous permet de rester à la pointe des techniques et de répondre aux besoins présents et futurs de nos clients et partenaires. Tout ceci au profit des patients et des médecins cliniciens. »

 

Par exemple ?

« Notre département d’anatomie pathologique effectue un virage numérique. Les lames peuvent être scannées et traitées informatiquement (zoom, coloration, comptage, etc.). Les algorithmes d’aide à la décision précisent et affinent les diagnostics. Et le stockage informatique facilite grandement l’échange de données et les seconds avis. 

En génétique, en collaboration avec la KULeuven, nous avons été pionniers dans le test prénatal non invasif (3). Nous en réalisons plus de 29 000 par an. Nous analysons aussi de plus en plus de biopsies liquides. Et nous disposons de notre propre séquenceur Novaseq Illumina. Il nous permet de réaliser des séquençages de génome entier, qui devraient être bientôt remboursés par l’INAMI. »

 

L’IPG est installé au BioPark depuis 2006. Quels avantages en retirez-vous ?

« J’en vois au moins trois. D’abord, nous sommes au centre de notre zone d’influence principale, la Wallonie. Nous travaillons avec des dizaines de coursiers qui nous relient quotidiennement à nos clients. Ensuite, la proximité de l’aéroport de Brussels South Charleroi est un atout pour le développement international. Enfin, nous sentons une forte volonté politique locale d’accélérer la transition vers une économie basée sur les secteurs de pointe. Avec nos 350 médecins, scientifiques et technologues (hautement) qualifiés, nous sommes et nous souhaitons rester des acteurs de cette évolution, au bénéfice de la santé de tous. »

 

Notes :

  1. Le département de génétique de l’IPG est l’un des 8 centres belges agréés de génétique humaine.
  2. L’IPG finance entre 20 et 25 projets de recherche par an.
  3. Le NIPT évalue le risque de trisomies 13, 18 et 21 par analyse de l’ADN fœtal circulant.

Auteur : Candice Leblanc