September 25th 2019
Muriel Moser, Doyenne de la Faculté des Sciences, et Oberdan Leo, Vice-Recteur à la recherche et à la valorisation de l’ULB, ont été parmi les premiers chercheurs à investir le BioPark, en 1999. Vingt ans plus tard, ils évoquent leurs craintes de départ, les réussites et leurs espoirs pour l’avenir.
Qu’avez-vous pensé lorsque l’on vous a annoncé que votre département allait déménager à Gosselies ?
Pr Muriel Moser (MM) : « Honnêtement, ce fut un peu la panique ! Qu’allions-nous faire au milieu des champs de maïs ?! Nous nous inquiétions des potentielles conséquences de la distance et des déplacements sur la recherche. Pas seulement pour nous, les professeurs. Nous craignions de perdre des étudiants, nos liens avec la VUB, etc. Mais dix ans plus tard, force a été de constater que le BioPark était un succès ! »
À quel niveau ? Quel est le principal atout du BioPark pour un chercheur ?
Pr Oberdan Leo (OL) : « Les possibilités de collaboration. Nous avons l’opportunité de rencontrer des acteurs industriels. Il y a de nombreux exemples de partenariats laboratoire académique/spin-off ou firme privée. Idem avec les chercheurs rattachés à la Faculté de médecine et installés à Gosselies. Comme nous avions des besoins communs, nous avons mutualisé certaines ressources. L’informatique, par exemple. Cela nous a permis d’aller au-delà de la logique facultaire et de construire un pôle de recherche autour des sciences de la vie. Le tout dans des infrastructures – plateformes techniques, animalerie, etc. – qui rendent notre travail fort confortable. »
Selon vous, quelles ont été les grandes étapes de développement du BioPark ?
OL : « L’arrivée des instituts, l’IMI en 2004 et le CMMI en 2009. Le premier nous a apporté une animalerie modèle et stérile. Quant au CMMI, il possède tous les instruments et les expertises nécessaires à l’imagerie, de la molécule à l’animal. Cela a créé une belle synergie et amorcé de nouveaux projets de recherche. »
MM : « En 2006, le programme d’excellence de la Région wallonne (1) a permis de soutenir la recherche stratégique en sciences de la vie. Les formations proposées par HeLSci depuis 2009 sont aussi un atout pour nos étudiants et, par extension, pour nos recherches. »
Que reste-t-il à améliorer ?
OL : « L’accès et la mobilité restent les points faibles du BioPark. Pour des internationaux, Bruxelles est une ville très attractive aux niveaux scientifique et culturel. Le BioPark aurait donc tout intérêt à y être mieux relié. À défaut d’avoir une gare à proximité, des navettes quotidiennes supplémentaires (2) amélioreraient déjà les choses. »
MM : « Il faudrait aussi que les pouvoirs publics soutiennent davantage la recherche. Par exemple, en relançant des programmes d’excellence. »
OL : « Recruter de la main d’œuvre qualifiée est indispensable au développement du secteur biotech. Avec le BioPark, l’ULB s’est offert un ancrage en Wallonie. Si nous réussissons à faire de Charleroi un haut lieu de formation universitaire en sciences de la vie, alors nous aurons le flux d’étudiants nécessaire à notre développement. »
Notes :
Auteur : Candice Leblanc