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Aquilon Pharma s’installe au Biopark
Le Biopark accueille depuis peu une antenne d’Aquilon Pharma. Cette spin-off de l’ULiège cherche à améliorer l’administration de molécules par voie pulmonaire, en commençant par des traitements existants contre l’asthme et la BPCO.
Il y a quelques années, les Prs Brigitte Evrard et Didier Cataldo, chercheurs à l’ULiège, ont découvert qu’un certain excipient pouvait avoir un effet positif sur l’asthme. Bémol : il faudrait l’administrer à des doses énormes – et donc probablement toxiques – pour observer cet effet. Mais combiné à des principes actifs existants, cet excipient pourrait-il augmenter leur efficacité ? « C’est notre hypothèse de travail », répond Paul Maes, CEO d’Aquilon Pharma. « Au niveau moléculaire, cet excipient a la forme d’un donut. Quand il est mis en contact avec un principe actif insoluble, celui-ci vient se loger dans le creux du « donut ». Le complexe ainsi formé devient soluble. Ce qui augmente les échanges avec les cellules pulmonaires enflammées. Et, par conséquent, l’efficacité du traitement. »
Bientôt les premiers essais cliniques
Les chercheurs ont pu améliorer entre 2,5 et 10 fois l’efficacité de plusieurs molécules utilisées dans l’asthme et la bronchopneumopathie obstructive chronique (BPCO). En 2013, suite à ces découvertes, la spin-off est créée. Depuis, huit brevets de portée internationale ont été déposés. Et, fin 2018, Aquilon Pharma a levé 6,6 millions d’euros.
« Ces fonds vont notamment nous permettre d’entamer des essais cliniques de phase I/IIa en septembre prochain », explique le CEO.
« Dans un premier temps, nous allons tester un traitement contre l’asthme, qui combine notre excipient à un corticoïde. Dans un second temps, nous nous pencherons sur un bronchodilatateur bêta-agoniste (1), utilisé pour traiter la BPCO. Chez l’animal, notre complexe a permis d’améliorer l’efficacité du bronchodilatateur tout en réduisant les doses. »Un pied à Charleroi
En décembre, Aquilon Pharma a installé une antenne au Biopark. Car, outre ce premier portfolio de « value added medicines », la spin-off pourrait aussi développer des partenariats avec des firmes désireuses d’optimiser leurs médicaments ou dispositifs médicaux. « Nous travaillons désormais à notre déploiement commercial », commente Paul Maes.
« Pour le moment, ce sont surtout nos business developers qui se rendent à Gosselies. La proximité de l’aéroport, de Bruxelles et de divers acteurs économiques n’y est pas étrangère. Mais cela nous aussi permet d’avoir un pied dans la place. Nous nous installons là où se trouvent les compétences et expertises que nous n’avons pas forcément à Liège. Or, le Biopark est un écosystème et un vivier de talents où nous espérons pouvoir recruter les profils dont nous aurons bientôt besoin. » En effet, à moyen terme, Aquilon Pharma a l’ambition d’installer sa première usine-pilote de production à Gosselies.
Notes :
(1) Un bêta-2 agoniste est un agent chimique qui agit sur les récepteurs bêta.